Anniversaire : 40 ans du Mouvement du 22-Mars

Publié le par Les Fondateurs des CRS


Le Mouvement du 22-Mars est un mouvement étudiant né le 22 mars 1968 à la faculté de Nanterre.

D'inspiration libertaire, ses principaux leaders furent Daniel Cohn-Bendit et Alain Geismar. Il se manifeste par l'occupation prolongée des locaux de la faculté de Nanterre.

L'affaire a démarré un an plus tôt, le 20 mars 1967 lorsque les étudiants de Nanterre décident de manière spontanée d'investir le bâtiment de la cité universitaire réservé aux étudiantes[1], ce qui provoquera leur expulsion musclée par les forces de l'ordre — or à l'époque, et depuis le Moyen Age, les forces de police n'ont pas le droit d'entrer à l'université — et la circulation d'une liste noire d'étudiants que les professeurs étaient invités à refuser à leurs cours, parmi lesquels Daniel Cohn-Bendit qui s'est même vu notifier une demande de quitter le territoire (ce qui finira par advenir : il ne participera qu'au prélude de Mai 68).

Les étudiants de ce qui allait devenir le mouvement du 22-Mars passent une année à diffuser leurs idées sur la liberté sexuelle et sur les névroses qu'induisent le manque de liberté dans ce domaine et dans d'autres. Lorsque le bruit court que Dany Cohn-Bendit va être transféré dans une autre université, une grande grève est déclenchée par tous les étudiants anarchistes et/ou de gauche, comme la JCR.

Sitôt Nanterre fermée par son doyen, le mouvement se dirige vers la Sorbonne. C'est le début des événements de Mai 68. Comme onze autres mouvements d'extrême gauche, il est dissous le 12 juin 1968.

Le mouvement du 22-Mars sera ensuite plus fortement politisé encore, trahissant peut-être ses origines potaches, perdant un peu de sa composante anarchiste et de son identité « nanterroise ».

S'y grefferont alors des personnalités comme Serge July ou Félix Guattari. Une partie des éléments du mouvement proches du groupe anarchiste Noir et rouge collaboreront au groupe conseilliste, Informations et correspondances ouvrières.

Source : Wikipedia

Article de Libération

«Ouvrez, par exemple, un manuel d'histoire pour classes terminales, où les jeunes générations sont supposées prendre connaissance des "évènements". [...] Vous y trouverez [...] une représentation du mouvement aplatie, hachée, chosifiée, qui le rend incompréhensible faute de fournir d'autre moyens d'en saisir le processus et la dynamique que deux ou trois mots ressassés depuis 30 ans : le "malaise" (de préférence "profond") de la jeunesse et de la "communauté étudiante", l'"usure du gaullisme", la "société" qui "se transformait trop vite", etc. Un enchainement de faits et de gestes, une "crise" mystérieusement surgie du néant dans un ciel serein, une chronologie ordonnée à des revendications dérisoires (entre autes, les fameux "débouchés" professionnels dont nous n'avions que faire, nous qui voulions ne jamais travailler), comme si nous avions mis en avant quoi que ce fût de négociable, que le pouvoir eût pu nous accorder — à nous qui ne lui demandions rien —, et comme s'il y avait eu un dialogue avec des gens et des instances que nous ne reconnaissions pas et que nous nous occupions à faire disparaitre

«Au commencement était une révolte contre un système social, quotidiennement alimentée par l'abjection qu'il sécrétait, la connerie qu'il entretenait, l'étroitesse de la vie qu'il permettait et la mort qu'il distribuait  —au besoin de façon massivement réelle, comme au Viêtnam.»

«Du pouvoir, nous ne voulions précisement pas puisque nous visions la fin de la domination de l'Etat sur la société civile, donc la fin de l'Etat.»

Jean-Franklin Narodetzki, dans Mai 68 à l'usage des moins de 20 ans, disponible à la bibliothèque Abbé Grégoire sous la côte 944.083 6 MAI

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